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Comment nos ancêtres dormaient-ils ?

26 mars 2025

5 min de lecture

Dormir est une nécessité universelle, mais nos nuits n’ont pas toujours ressemblé à celles que nous connaissons aujourd’hui. De la préhistoire à l’ère industrielle, les modes de couchage, les matières et même la perception du sommeil ont évolué au fil des siècles. En revisitant l’histoire du sommeil, nous découvrons non seulement l’ingéniosité de nos ancêtres, mais aussi des pratiques oubliées qui pourraient encore nous inspirer.

À la préhistoire : un lit rudimentaire mais réfléchi

Les premiers lits remontent à plus de 200 000 ans. Contrairement à l’image d’un simple amas de feuillage, des fouilles archéologiques en Afrique du Sud ont révélé que nos ancêtres utilisaient déjà des couches végétales superposées. Ces lits rudimentaires, faits d’herbes et de branches, n’étaient pas seulement destinés au confort : ils jouaient aussi un rôle protecteur contre les insectes et l’humidité du sol. Certains peuples ajoutaient même des plantes aux vertus répulsives, comme le camphre ou certaines variétés de menthe sauvage, pour éloigner les nuisibles.

De plus, certaines tribus nomades développaient des systèmes de couchage portatifs, utilisant des peaux d’animaux tendues sur des cadres en bois, préfigurant les premiers hamacs et lits de camp.

L’Antiquité : le sommeil segmenté et les premiers matelas

John Lavery, The Green Sofa

Dans les grandes civilisations antiques, le couchage devient plus élaboré. En Égypte, les plus riches dormaient sur des lits surélevés en bois, parfois sculptés, avec des matelas en roseaux ou en laine. Les pharaons avaient même des oreillers en pierre ou en bois, censés maintenir la tête dans une position optimale pour la circulation des énergies vitales.

Les Romains, eux, utilisaient des cadres en bois ou en métal, agrémentés de matelas garnis de plumes, de laine ou de foin. Ils perfectionnèrent aussi l’usage des sommiers à lattes de cuir entrelacées, qui amélioraient le confort du couchage.

Mais plus intéressant encore, le rythme du sommeil dans l’Antiquité différait du nôtre. On observe la pratique du sommeil segmenté : les gens dormaient en deux phases distinctes, séparées par une période d’éveil durant laquelle ils priaient, lisaient, faisaient l’amour ou discutaient avec leur entourage. Cette habitude, mentionnée par des textes latins et grecs, était courante jusqu’au XVIIIe siècle et pourrait expliquer pourquoi certaines personnes aujourd’hui se réveillent naturellement en pleine nuit.

Le Moyen Âge : du confort partagé aux chambres closes

Frederic Leighton, Juin Flamboyant

Au Moyen Âge, la conception du sommeil est profondément influencée par le mode de vie collectif. Les paysans dorment souvent sur des paillasses de paille ou de feuilles, directement posées sur le sol, parfois accompagnées d’une couverture en laine brute. Pour éviter que l’humidité et le froid ne s’infiltrent, certains surélevaient leurs couches avec des planches de bois ou des pierres.

Dans les demeures seigneuriales, le lit devient un objet de prestige. Il est souvent clos, entouré de rideaux épais, non seulement pour préserver la chaleur mais aussi pour garantir un minimum d’intimité dans des pièces où plusieurs personnes dorment ensemble. Le sommeil médiéval reste un moment collectif, et il n’est pas rare que domestiques, enfants et adultes partagent la même chambre.

Un autre détail surprenant : à cette époque, il était recommandé de dormir en position semi-assise, notamment pour éviter les reflux gastriques et les problèmes respiratoires. C’est pourquoi certains lits étaient légèrement inclinés ou agrémentés de multiples coussins.

Renaissance et époque moderne : vers le raffinement du couchage

Carl Christian Thomsen, Après le bal

À la Renaissance, le mobilier de couchage devient un marqueur social. Les lits à baldaquin apparaissent, servant autant à préserver la chaleur qu’à affirmer un statut. Les matières évoluent : on privilégie le crin de cheval, la laine et même le coton, plus moelleux et plus isolant.

Le XVIIIe siècle voit aussi émerger des idées nouvelles sur le sommeil. On commence à théoriser sur son importance pour la santé. Benjamin Franklin, par exemple, insistait sur la nécessité de bien aérer sa chambre et de dormir dans des draps propres pour éviter les maladies.

C’est aussi l’époque où le concept du sommeil monophasique commence à s’imposer avec la généralisation de l’éclairage artificiel. Le sommeil en deux parties, autrefois si répandu, commence alors à disparaître progressivement.

L’ère industrielle : standardisation et nouvelles matières

Avec la révolution industrielle, le sommeil devient plus uniforme. L’éclairage au gaz puis à l’électricité bouleverse les rythmes naturels, réduisant la durée du repos nocturne. Dans les villes, où les journées de travail s’allongent, dormir d’un seul bloc devient la norme.

Parallèlement, les progrès techniques permettent l’essor de matelas à ressorts et l’usage de matériaux plus confortables comme le latex et le coton. L’industrie du matelas explose, et le lit devient un objet standardisé. C’est aussi à cette époque que naît l’idée d’un lit individuel pour chaque personne, marquant une rupture avec le passé où le sommeil était souvent partagé.

À partir du XXe siècle, la fabrication industrielle transforme radicalement la conception du matelas. Le bois massif des cadres de lit est progressivement remplacé par des structures en métal ou en bois composite, plus légères mais aussi moins durables. L’utilisation croissante de matériaux synthétiques, comme les mousses à mémoire de forme à base de dérivés pétrochimiques, s’impose pour des raisons économiques et pratiques. Moins coûteux à produire et plus faciles à standardiser, ces nouveaux matelas séduisent une industrie en quête d’optimisation. Cependant, ils s’éloignent des compositions naturelles utilisées pendant des siècles, soulevant des questions sur la santé, leur impact écologique et sur la qualité du sommeil qu’ils procurent.

Et aujourd’hui ? Un retour vers des valeurs essentielles

Si nos modes de couchage ont beaucoup évolué, certaines pratiques anciennes résonnent encore avec nos préoccupations modernes. Le sommeil segmenté, par exemple, intéresse à nouveau les chercheurs, car il pourrait mieux correspondre aux cycles biologiques naturels de l’être humain.

De même, l’usage de matières naturelles comme le latex ou la laine, plébiscité autrefois, revient en force avec une prise de conscience écologique. Les lits minimalistes d’inspiration japonaise, proches du sol, rappellent certaines habitudes ancestrales et favorisent une meilleure posture.

L’histoire du sommeil est un fascinant témoignage de notre relation à la nuit et au bien-être. En nous inspirant du passé, nous pouvons repenser nos nuits et retrouver une connexion plus intuitive avec notre besoin de repos.

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