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Petite histoire d’un mot : Refuge

12 juin 2025

2 min de lecture

Là où tout commence : un geste, une protection

Avant d’être un mot, refuge fut un geste. Celui de tendre les bras pour abriter. Celui de s’abriter soi-même sous une caverne, un arbre, un repli du monde.

Dans son berceau étymologique, refugium en latin, refuge désignait simplement l’action de fuir pour trouver un abri (fugere = fuir, re- = en arrière). Un mouvement instinctif, ancien comme la vie elle-même : quitter le danger pour chercher la sécurité.

À Rome, refugium était aussi un lieu sacré où l’on trouvait l’asile, un espace protégé contre la violence du dehors.


Quand refuge devient un lieu sacré

Le mot entre en ancien français vers le XIIᵉ siècle, d’abord pour parler de protection religieuse : les églises, les monastères, les hospices deviennent des refuges. À l’époque, trouver refuge, c’était trouver grâce. Un droit presque divin de ne pas être poursuivi entre certaines pierres.

Peu à peu, refuge se détache de ses attaches strictement religieuses. Il commence à désigner tout lieu où l’on peut se cacher, se protéger, reprendre souffle. Un château, une cabane, un village retiré.

Le mot est un abri mobile, aussi vaste qu’une forêt, aussi intime qu’un regard bienveillant.

🔍 Le saviez-vous ?

Le premier réseau officiel de refuges de montagne a été créé dans les Alpes au XIXᵉ siècle. Ces abris étaient gérés par des clubs alpins pour permettre aux randonneurs et alpinistes de se protéger des intempéries.


Refuge : un mot au cœur battant

Au fil des siècles, refuge prend une dimension plus intime. Ce n’est plus seulement un lieu physique, mais aussi un état intérieur.

Dans la littérature romantique du XIXᵉ siècle, le refuge devient la nature sauvage, l’ami silencieux, l’amour complice. Chateaubriand parle de "refuges intérieurs", Victor Hugo évoque la maison de l’âme où l’on rentre quand le monde devient trop dur.

Plus tard, en philosophie et en psychologie, le refuge devient aussi un besoin fondamental : celui de se protéger pour mieux renaître. Freud évoque la nécessité d’un “lieu sûr” pour que l’inconscient puisse s’apaiser.

✍️
"Le véritable refuge est dans l’âme." - Marc Aurèle

Aujourd’hui : trouver refuge autrement

Aujourd’hui, refuge est partout. Dans les montagnes, les cabanes, les maisons perdues au bout d’un chemin. Mais aussi dans un livre, une mélodie, une conversation partagée tard dans la nuit.

On parle de refuge émotionnel, de refuge écologique, de refuge poétique. Le mot s’est allégé, enrichi, déployé. Il ne dit plus seulement "se cacher", il murmure aussi "se retrouver".

Refuge reste une promesse discrète : celle de pouvoir, à tout moment, trouver un lieu, un instant ou un être auprès duquel s’abriter, sans avoir besoin de fuir pour de bon.

Un mot ancien, un mot battant, un mot qui nous rappelle que parfois, se retirer n’est pas fuir, c’est mieux habiter le monde.

Créer son refuge commence souvent par choisir l’essentiel.
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