Quand une hernie discale apparaît, ce n’est pas seulement la journée qui se complique. La nuit, chaque geste prend plus de place : se tourner, trouver une position supportable, sortir du lit le matin… Ce qui était automatique demande soudain plus d’énergie.
Pourtant, le sommeil reste l’un des moments où le corps peut vraiment récupérer. L’enjeu n’est pas de « tenir » malgré la douleur, mais de créer un environnement qui soutient la colonne vertébrale plutôt que de la solliciter davantage : position, matelas, oreiller, petits gestes avant de se coucher… Autant de leviers pour rendre les nuits un peu plus paisibles, en complément d’un suivi médical.
Hernie discale et nuit : ce qui se passe vraiment
Une hernie discale correspond à la sortie partielle d’un disque intervertébral de son emplacement habituel. Selon sa localisation (cervicale, dorsale ou lombaire) et son importance, elle peut irriter une racine nerveuse et provoquer des douleurs dans le dos, la nuque ou le long d’un bras ou d’une jambe. Allongé·e, on pourrait penser que la pression diminue : en réalité, rester plusieurs heures dans la même position peut réveiller certaines tensions ou engourdissements.
La nuit, une partie du travail se joue donc dans les détails : la façon dont le bassin est soutenu, le degré de cambrure du bas du dos, l’alignement de la nuque, la qualité du matelas et de l’oreiller. Dans notre article « Mal de dos la nuit, mal de dos au réveil : que faire ? » , nous détaillons déjà le lien entre literie et douleurs dorsales. Ici, nous vous proposons un focus spécifique sur la hernie discale et les ajustements possibles autour du sommeil.
Ces informations restent générales et ne remplacent pas une consultation médicale. En cas de douleur intense, de perte de force, de troubles de la sensibilité ou de symptômes inhabituels, il est essentiel de consulter un professionnel de santé (médecin, spécialiste, kinésithérapeute…). L’objectif de cet article est de vous aider à aménager vos nuits, pas de poser un diagnostic.
Les bonnes positions pour dormir avec une hernie discale
Sur le dos : une base souvent intéressante pour le bas du dos
Pour beaucoup de personnes, dormir sur le dos reste la position la plus neutre pour la colonne. Le poids du corps est mieux réparti et l’on peut facilement ajuster quelques points de soutien. Glisser un petit coussin ou un traversin sous les genoux permet, par exemple, de diminuer la cambrure lombaire et de réduire la pression sur les disques du bas du dos.
L’oreiller a aussi son rôle à jouer : s’il est trop haut, la tête bascule vers l’avant et les cervicales se crispent ; s’il est trop plat, la nuque part vers l’arrière. L’idée est que la tête reste dans le prolongement de la colonne, sans exagérer la courbure naturelle du cou.
Sur le côté : accompagner l’axe bassin–colonne
La position latérale est souvent bien tolérée, surtout lorsqu’on prend le temps de la « finir ». Replier légèrement les genoux et placer un oreiller entre les jambes aide à garder le bassin aligné, plutôt que de le laisser basculer vers l’avant ou vers l’arrière. Si l’on sent un vide au niveau de la taille, un petit coussin glissé entre le flanc et le matelas peut également limiter les compensations musculaires.
Si la hernie discale est plus marquée d’un côté, certains professionnels recommandent de privilégier le côté le moins douloureux. C’est un point à valider directement avec la personne qui suit votre dossier, car chaque situation est différente.
Et la position sur le ventre ?
La position ventrale reste, en général, la plus délicate. La nuque est tournée sur le côté, les lombaires ont tendance à se creuser, ce qui peut majorer certaines douleurs. Si l’on n’arrive pas à s’en passer, on peut, en accord avec son professionnel de santé, tenter de placer un petit coussin sous le bassin pour réduire la cambrure et de choisir un oreiller très fin, voire pas d’oreiller sous la tête.
Quel matelas quand on a une hernie discale ?
Un matelas ne guérit pas une hernie discale, mais il peut vraiment faire la différence entre une nuit agitée et un sommeil plus continu. Un matelas très mou laisse le bassin s’enfoncer, la colonne se creuse et les muscles travaillent davantage pour compenser. À l’inverse, un matelas trop dur crée des points de pression au niveau des épaules et des hanches, qui peuvent réveiller des douleurs ou des fourmillements.
L’objectif est de trouver un soutien équilibré : suffisamment ferme pour maintenir la colonne, suffisamment accueillant pour épouser les courbures naturelles du corps. Dans notre guide « Matelas pour mal de dos et cervicales : comment bien choisir ? » , nous détaillons les critères à observer : densité, zones de confort, élasticité, respirabilité.
Le latex 100 % naturel se distingue par sa capacité à épouser les pressions sans se tasser. Il suit les mouvements pendant la nuit tout en revenant à sa forme initiale, ce qui aide à conserver un meilleur alignement vertébral au fil des heures. C’est la raison pour laquelle nous l’avons choisi comme cœur de nos matelas, sans mousse synthétique ni traitement chimique ajouté.
L’oreiller : un allié pour la nuque et le dos
Quand on parle de hernie discale, on imagine surtout les lombaires. Pourtant, le haut de la colonne compte tout autant. Un oreiller inadapté peut créer une tension permanente dans les cervicales, qui se répercute ensuite sur toute la chaîne musculaire. L’enjeu est de combler l’espace entre la tête, le cou et le matelas, sans forcer la nuque vers l’avant ni vers l’arrière.
Un oreiller en latex naturel peut être une bonne option : il reste élastique, épouse la nuque, mais ne se tasse pas au fil des nuits. Sa respirabilité limite la sensation de chaleur autour de la tête, ce qui participe à un sommeil plus continu et à moins de réveils nocturnes pour se « replacer ».
Petits gestes avant de dormir pour limiter les douleurs
Avec une hernie discale, le simple fait d’aller se coucher peut devenir une source d’appréhension. Installer quelques habitudes calmes avant la nuit peut aider le corps à « dérouler » la journée et à se préparer au repos, sans chercher à manipuler soi-même la colonne.
En accord avec un kinésithérapeute ou un professionnel de santé, quelques minutes d’étirements doux peuvent parfois être recommandées : respirer profondément, allonger la colonne, mobiliser en douceur le bassin ou les épaules, toujours en restant dans une zone confortable. L’idée n’est jamais de forcer, mais de redonner un peu de mobilité à des zones qui ont été très sollicitées.
L’ambiance de la chambre compte également : une température modérée, une lumière qui baisse progressivement, un lit déjà préparé pour éviter les mouvements brusques au moment où la fatigue se fait sentir. Ce sont de petits ajustements, mais ils réduisent la quantité d’efforts à fournir juste avant de s’allonger.
Quand demander l’avis d’un professionnel ?
Même avec une literie adaptée et des positions de sommeil ajustées, certaines situations nécessitent une consultation rapide : douleur très intense ou inhabituelle, irradiation importante dans un membre, perte de force, troubles de la sensibilité, difficultés à contrôler les sphincters, ou apparition de fièvre associée. Dans ces cas, l’avis médical est prioritaire sur tout le reste.
Lorsque les symptômes sont plus modérés, il reste utile de faire régulièrement le point avec son médecin ou son kinésithérapeute : évolution de la douleur, activités à adapter, exercices recommandés, mais aussi choix du matelas, de l’oreiller et des positions de sommeil. L’objectif est d’aligner les différents éléments de votre quotidien vers la même direction : protéger la colonne et favoriser la récupération.
Une hernie discale impose parfois de ralentir. Elle peut aussi être l’occasion de repenser la façon dont on dort, de choisir une literie plus cohérente avec le corps et avec une maison qui respire mieux. Un bon matelas, un oreiller adapté et des gestes simples ne remplacent pas les soins, mais ils peuvent rendre le chemin plus confortable, nuit après nuit.
Kipli, simplement.

